À LA CAMBROUSSE
Paroles et musique Roger Riffard

Le soleil semble
Pas bien costaud
V'là qu' se rassemblent
Dans les hostos
Tous les microbes
Du mois d'octob'e

Compte bonhomme sur tes dix doigts
Les jours qui rigolent et les jours qui merdoient
L'humble cortège

Des macchabées
Longe la berge
De la Râpée
Où mains aux poches
Rôde la cloche

Cloche qui souffle sur ses dix doigts
Point ne se destine à tombe qui verdoie

Sus à mes bottes
Jésus Marie
Car de la crotte
Du gai Paris
Vaille que vaille
Faut que j' me taille

Paris y a pouce j' lève mon doigt
Ma muse rustique à la glèbe se doit

À la cambrousse
J' m'en veux aller
Z’ouïr la douce
Chanson des blés
Changer mon luth
Pour une flûte
À mon aimée montrant du doigt

Mes troupeaux de vaches de moutons et d'oies…
Mes troupeaux de vaches de moutons et d'oies…



AH ! QU’IL EST DOUX !
Paroles et musique Roger Riffard

Ah qu’il est doux qu'il est doux d'avoir son copain près de soi
Quand on se promèn’ sur la souple mousse des bois
On jette une chanson dans le vent
Et l'on se sourit d'un air content
Chanter c'est ça qui est bon
Entre gentils garçons

Ah qu’il est doux qu'il est doux de tendre sa blague à tabac
A ce cher ami qui vous escorte pas à pas
Et dans la fumée des cigarettes
Quel bonheur de faire un brin d' causette
Fumer c'est ça qui est bon
Entre gentils garçons

Ah qu’il est doux qu'il est doux d' s' diriger bras d'ssus bras d'ssous
Vers la fraîche auberge où l'on entre pour boire un coup
On lève son verre en se souhaitant
Du vin et d' l'amour jusqu'à cent ans
Trinquer c'est ça qui est bon
Entre gentils garçons

Ah qu’il est doux qu'il est doux par les routes et les sentiers
De pouvoir toujours filer la parfaite amitié
Et d'aller ainsi l'âme ravie
Tout le long du chemin de la vie
Vieillir c'est ça qui est bon
Entre gentils garçons



BRÈVE RENCONTRE
Paroles Daniel Prévost - musique Roger Riffard / Claude Cagnasso

Ils se rencontrèrent au bord de l’eau
C’était pas la Seine mais un p’tit ruisseau
Il était pas prince elle était concierge
Il lui dit « salut » tout près de la berge

L’accueil fut glacial tout se passa bien
Elle le gifla puis tendit la main
Il la lui tordit la fit s’ mettre à g’noux
À g’noux dans la neige c’était pas l’été

Je m’appell’ Roland je suis un peu sourd
Mais on peut toujours s’entendre en amour
Je m’appelle Huguette je suis abrutie
Et pour toi je sens que j’ donn’rais ma vie

Il la releva d’un geste brutal
Elle hurla de joie car ça lui fit mal
Comme elle avait froid il mit un baiser
Qui chauffa un peu ses lèvres gercées

Ils prirent le chemin de la Voie Lactée
Elle se mettait parfois à éternuer
La petite ville était à un’ lieue
Ils allaient enfin pouvoir être heureux

Aux premières lueurs ils se regardèrent
De biais puis de face et ce fut l’enfer
On n’ peut les maudire on n’ peut les blâmer
Tout s’était passé dans l’obscurité

Sachez seulement qu’il eut mal au coeur
Quand il s’aperçut que c’était sa sœur



LES CACAHUÈTES
Paroles et musique Roger Riffard

Sur le pavé de la rue
Un jour tu m'es apparue
C'était je me rappelle
Au métro La Chapelle
J'ai lue dans ton attitude
La fin de ma solitude
Et je t'offris l'âme en fête
Un paquet de cacahuètes

Dans un hôtel de Montmartre
J'étreignis ton corps d'albâtre
J'ai su dans un soupir
Répondre à ton désir
Alors que ton regard fauve
Luisait au fond de l'alcôve
Sous ta fine chemisette
Palpitaient deux cacahuètes
Hélas tu n'es point de celles
Que l'hyménée rend fidèle
Et bientôt je surpris
Ta coupable industrie
Des bras d'un clerc de notaire
Où tu commis l'adultère
Tu passas dans la chambrette
D'un marchand de cacahuètes

Lorsqu'après des nuits d'attente
Je t'accueillais repentante
Tu disais l'air confus
J' recommencerai plus
Mais l' sang qui court dans tes veines
Ça n'est pas de la verveine
Ni de l'extrait de courgette
Ni de l'huil' de cacahuète

J'ai bien dû me résigner
Pour sauver notre foyer
Et tandis que tu vaques
À tes jeux orgiaques
Maintenant qu'ils sont rentables
Entre mon lit et ma table
Je mène une vie douillette
En mâchant des cacahuètes



CENT MATELOTS
Paroles Roger Riffard / Musique Jacques Yvart

Le long du quai de Saint Nazaire
Un grand vaisseau vient d'accoster
On dit qu'il vient de Buenos Aires
Ou d'à-côté

Ou d'à-côté lonlère
Quelle importance en vérité
Ou d'à-côté lonlère
Quelle importance en vérité

Le temps qu'on soudait la chaudière
Sont descendus cent matelots
Sont descendus quérir à terre
Le vin et l'eau

Et l'occasion lonlère
Sous les jupons des caboulots
Et l'occasion lonlère
Sous les jupons des caboulots
Z'ont juponné la nuit entière
Puis sont repartis tous les cent
Fallait poursuivre la croisière
Croisière sans

Sans un regret lonlère
Pour l'amour qu'on cueille en passant
Sans un regret lonlère
Pour l'amour qu'on cueille en passant

Dans le vieux port de Saint Nazaire
Y aura des filles en mal d'amour
Y aura des coeurs à la misère
Misère pour

Pour un bateau lonlère
Qui met le cap sur Singapour
Pour un bateau lonlère
Qui met le cap sur Singapour



CENT MATELOTS 2001
Paroles Roger Riffard / Musique Jacques Yvart

Dans le port interplanétaire
Un vaisseau vient de se poser
On dit qu’il vient de Jupiter
Ou d'à côté

Ou d'à côté lonlère
Quelle importance en vérité
Ou d'à côté lonlère
Quelle importance en vérité
Le temps qu’on soudait la tuyère
Sont descendus cent matelots
Sont descendus quérir à terre
Le vin et l’eau

Et l’occasion lonlère
Sous les jupons des caboulots
Et l’occasion lonlère
Sous les jupons des caboulots
Z'ont juponné la nuit entière
Puis sont repartis tout les cent
Fallait poursuivre la croisière
Croisière sans

Sans un regret lonlère
Pour l’amour qu’on cueille en passant
Sans un regret lonlère
Pour l’amour qu’on cueille en passant

Dans le port interplanétaire
Y' aura des filles en mal d'amour
Y' aura des coeurs à la misère
Misère pour

Pour un vaisseau lonlère
Qui met le cap sur la grande Ourse
Pour un vaisseau lonlère
Qui met le cap sur la grande Ourse



CETTE SINGULIÈRE NOSTALGIE
Texte de Roger Riffard

C'était en mai, un jour long banal, du reste voué à saint Honoré, si
l'on s'en tient au moindre de ses mérites.
Je pris le train en gare de Savigny-sur-Orge en même temps qu'un
carabe doré.
Je me rendais à Paris. Il semble que lui aussi.
Nous voyageâmes quelques instants côte à côte, puis il se mit à
courir à toutes pattes sur le sol instable de la voiture.
Ainsi le perdis-je de vue.
Qu'allait-il faire à Paris ? Et moi ?
Lui rien, moi rien, je le crains.
Je le revis à la station d'Athis-Mons, prenant un virage autour
de mon pied gauche et disparaissant de nouveau sous la banquette.
Pourquoi ? Me disais-je. Et pourquoi rien.
Je tentais de le retrouver à Paris, à l'ancien contrôle des billets.
Noyé dans la cohue, comme moi-même, il échappa à ma quête.
Peut-être fut-ce dommage pensais-je, par la suite.
Rien de notoire dans tout cela, hormis cette singulière nostalgie.



CHANSON DE LA VERITABLE HISTOIRE DE GUIGNOL
Paroles et musique Roger Riffard

Ainsi sera baillée à vous petits et grands
L'histoire de Guignol et du
pipa Laurent
L'histoire dépouillée du masque de la fable
Tels ces couplets frappés au coin du véritable

Artiste citoyen de la ville de Lyon
Guignol fut le produit d'une fatale union
Son père nommé peuple et sa mère chômage
En firent un sujet d'esprit bien avant l'âge

Lors les flics la censure ainsi que les
barjois
Ne frémirent en fait ni d'aise ni de joie
Lorsqu'un jour par hasard ils ouïrent ce gone
Déballer son paquet sur le bord de la Saône

Dame ciseau en tête et
frau couteau en queue
Conseillèrent au gone un chant moins tapageux
Leurs bas de soie étant tout gonflés de pistoles
Elles vous l'inscrivirent à mieux pensante école

Guignol en vérité fut coincé dans son puits
Et dut vendre son âme envers et malgré lui
À tous ces Méphisto que plus haut nous citâmes
Ces
barjois censureux et autres mangeurs d'âmes
Ces
barjois censureux et autres mangeurs d'âmes

Chanson composée pour le spectacle « Une anémone pour Guignol », écrit et mis en scène par Marcel Maréchal

 


CHANSON DE LLORA MOREN
Paroles Jacques Audiberti - musique Roger Riffard

Hors de la ville et des maisons
Quelle est la plus belle maison
C'est la grande maison où règne
Don Guillermo Llora Moren

Les serres pleines d'arbres verts
Qui viennent de tout l'univers
Les terrasses les escaliers
La cave des contrebandiers

Les parquets en bois de rose
De la maison des Enturios
Appartiennent à Llora Moren
Roi de la houille et du tungstène

Le sucre le fer les millions
Il a pour femme Marion
Le coeur de sa fille étincelle
C'est le seigneur de la ficelle

Le sucre le fer les millions
Il a pour femme Marion
Le coeur de sa fille étincelle
C'est le seigneur de la ficelle



LES CHATS DE LA LUNE
Paroles et musique Roger Riffard

Vous les chats de la lune
Vous les piafs du soleil
Gens de poils gens de plumes
Y'a du neuf sous le ciel

Avril que voilà
Fait battre le coeur des fillettes
L'odeur du lilas
Se mêle aux trilles des ginguettes
V'là venu le jour
De vous élancer dans la ronde
Au bal de l'amour
Qui secoue le plancher du monde

P'tits moutons des campagnes
Gros poissons de la mer
Gens de lain’ gens d’écailles
Y a du r'nouveau dans l’air

Dans ce bruit couru
Colporté par une hirondelle
On vit dans les rues
Voltiger rubans et dentelles
Les garçons rusés
Profitant d' ce jour d'euphorie
Chipaient des baisers
Aux lèvres des enfants d’ Marie

Ruminants des collines
Hérissons des vergers
Gens de cuir gens d'épines
Y a quek' chose de changé

Aux bois alentours
Sur l’herbe neuve des clairières
Tombent les atours
Des peu farouches écolières
Mais ce jeu charmant
Etant d' la plus haute imprudence
Viendra le moment
D’en mesurer les conséquences

Vous les chats de la lune
Vous les piafs du soleil
Gens de poils gens de plumes
Y a du neuf sous le ciel



LA CIGARETTE
Paroles et musique Roger Riffard

Le long des chemins de Suresnes
Où le vent caressait nos joues
Je vais maintenant solitaire
Et pourtant
Ces coulées d’argent sur la Seine
C’est le soleil d’avril qui joue
Le même qui baignait naguère
Nos vingt ans

Comme papillons et fleurettes
Les amours de printemps sont brèves
Moi je fume une cigarette
Et je rêve

Deux jeunes couvées de pinsons
Perchés sur de nouvelles branches
Ont changé l’âme du vieux chêne
Et pourtant
Je crois entendre nos chansons
À la guinguette du dimanche
Comme un écho qui se promène
Dans le temps

Et les souvenirs font la ronde
Au son des rengaines très douces
Tandis que je grille une blonde
Sur la mousse

On s’est aimés c’est naturel
De la première pâquerette
Jusqu’à la saison du colchique
Et pourtant
Du paysage immatériel
Qui monte de ma cigarette
Surgit le passé magnifique
Par instant

Et sur la berge enluminée
Une ombre près de moi se couche
Qui vient cueillir de la fumée
Sur ma bouche

 


DES JULES ET DES ÉTIENNE
Paroles et musique Roger Riffard

Un jour mon pote Étienne
Me dit sans préambule
Il faut que j' t'entretienne
De notre copain Jules

Certes reprit Étienne
J'éprouve un grand scrupule
Et même de la gêne
A parler mal de Jules

Le diable ajoute Étienne
Me change en libellule
Si j'ai la moindre haine
Contre notre ami Jules

Mais voilà fit Étienne
Le secret qui me brûle
Prends-en bien de la graine
Et méfie-toi de Jules

Et d' la bouche d'Étienne
J'appris quelle crapule
Rôdait comme une hyène
Dans le coeur noir de Jules

Mais v’là que j’ trouve Jules
Plac’ de la Madeleine
Trois jours après que j'eus le
Plaisir d'entendre Étienne

Du coup j'apprends par Jules
Autant qu'il m'en souvienne
Quel vilain bruit circule
Sur le compte d'Étienne

Depuis lors je stipule
Qu'on distingue avec peine
Le contenu d'un Jules
De celui d'un Étienne

Le contenu d'un Jules
De celui d'un Étienne

LA GITANA
Paroles Daniel Prévost - musique Roger Riffard / Claude Cagnasso

Toca, toca la guitara Manuel
Voyez la danser
La belle gitane
Son grand nez cassé
Et ses oreill’s d'âne
Elle a des bourr’lets
Qui font de l'effet
On l'aime on l'admire
Quand ell’ fait bondir
Dans le fandango
Ses cent vingt kilos
Ah lélélélé viva la gitana
Ah lélélélé qui s'agite là
Anda

Quand elle s’arrête
Ah quel doux silence
Quand ell’ fait la quête
Ah comme elle s'élance
Ell’ nous tend la main
Nous ne disons rien
Elle est imposante
Elle est menaçante
Elle avoue tout bas
Qu’elle est judoka
Ah lélélélé viva la gitana
Ah lélélélé qui s’agite là
Olé

Ell’ sait nous charmer
La grosse gitane
Et nous faire payer
Nous les pauvres ânes
Et si l'un de nous
Lui plaît plus que tous
Ell’ le remercie
De ses dents jaunies
Et dit timidement
Je m'appelle Fernand
Ah lélélélé que viva le gitan
Ah lélélélé que viva Fernand



LE GRAND MAX
Paroles Roger Riffard / Musique Jacques Yvart

C'est moi le grand Max
De la rue de la gaieté
Moi je suis relax
Je suis décontracté
Moi je vis comme ci
J' vis comme ça je vis d' mon art
Un p'tit air par ci
P'tit air par là sur ma guitare

Dans tout le quartier
Je vais le nez au vent
D'un pas de rentier
Très flegmatiquement
Ca m' fait moins d' soucis
Que planter des épinards
Un p'tit tour par ci
P'tit tour par là en père peinard

Quand une fill’ me plait
J’ lui ai vite fait la cour
Où c'est t'y qu'on s' met
Darling becaus’ l'amour
Puis j'y dis merci
J’ dois r’nouv’ler mon personnel
P'tit salut par ci
Salut par là et farewell

À ce p'tit jeu-là
M'arriv’ d'être fatigué
Je m' sens raplapla
Comm’ quelqu'un de drogué
Dans ce cas précis
J'applique un trait’ment de choc
P'tit ronron par ci
Ronron par là dans mon paddock

Dans ce cas précis
J'applique un trait’ment de choc
P'tit ronron par ci
Ronron par là dans mon paddock



LA GUITARE D'ÉDOUARD
Paroles et musique Roger Riffard

Des fois quand j' vais chez mon copain Edouard
Il veut bien que je tripot’ sa guitare
Cet engin-là j' trouv’ que c'est beau
Ça fait des r'flets comm’ sur de l'eau

Mais pour gratter là-d'ssus moi j'y connais rien
Des trucs comme ça c'est bon pour des musiciens
Alors je pinc’ les cordes à l'aveuglette
Et ça me sonn’ doucement dans la tête
Et ça m' fait en moi-même un' petit’ fête

Si mon pote allait aux îles Baléares
J'y dirais qu'il me confie la guitare
Dam’ faudrait pas qu'il soye surpris
Si j'y f'sais pas des mots d'écrits

Pour tourner les bafouill’s moi j'y connais rien
Vu que j' suis pas du type académicien
Mais s'il rev'nait un jour tout plein d’ fortune
J'y dirais veux-tu parier un’ tune
Que j' vas te jouer au clair de la lune

Quand j’ clamserai j' voudrais que ce soye Edouard
Qui me conduise au son de sa guitare
Il m’ jouerait un bath de petit air
Un genr’ d'Ave ou de Pater

Leurs chichis d'enterr’ment moi, ça n' me dit rien
Surtout qu'à la papa ça marche aussi bien
Et j' m'en irai bercé par la musique
Derrière un vieux bourrin mélancolique
Salut l' Bon Dieu Saint-Pierre et tout' la clique



HÉLÈNE
Paroles Daniel Prévost - musique Roger Riffard / Claude Cagnasso

Quand elle enlèv’ ses lunettes
Et qu’ell’ se met sous la douche
Mon dieu j'ai le coeur en fête
Lorsque je la vois qui louche
Elle ouvre le robinet
D'eau froid’ sans le faire exprès
Elle dit c'est encor’ la grève
Et moi je me mords les lèvres

Car ell’ louche à perdre haleine
Mon Hélène
Elle est myope et n'y voit goutte
Ma louloute

Parfois j' veux lui être utile
Je lui tends la savonnette
Croyant saisir ses lunettes
Elle s'en met plein les pupilles
Elle me regard’ de travers
En m’ disant d'un ton sévère
« Tu vois tout me le confirme
Tu te moques d'une infirme »

Car ell’ louche à perdre haleine
Mon Hélène
Elle est myope et n'y voit goutte
Ma louloute

Pourtant je l'aim’ mon Hélène
Mêm’ si parfois il arrive
À un r’pas d' famill’ qui traîne
Qu'elle prenn’ la main d'un convive
Elle ne sait sûr’ment pas
Que c'est la même à chaque fois
Celle de mon p'tit cousin,
Celui qui est opticien.

Car ell’ louche à perdre haleine
Mon Hélène
Elle est myope et n'y voit goutte
Ma louloute
Mais ell’ fait bien ma louloutte
La choucroute

 

 

LES HIRONDELLES
Paroles et musique Roger Riffard

Il a suffi d'un mot de lui d'un sourire d'elle
C'est arrivé le même jour que les hirondelles
Et gentiment
Ils ont échangé le serment
D'un amour fidèle

C'est arrivé il faut les voir
Se bécoter tous les dix pas sur le trottoir
C'est insensé Mesdam’s Messieurs
Ils marchent enlacés en regardant les cieux
Leur distraction est bien connue
Ils brûlent les feux verts pour traverser l'av’nue
Fleurant l'oeillet porteur d'oeillères
Ils vous bousculent et d'mandent pardon au réverbère

Mais ce bonheur sera complet la fête plus belle
Quand ils auront d'après la loi d' la saison nouvelle
Au bord d'un toit
Pour dormir à tu et à toi
Un nid d'hirondelles

C'est arrivé il faut les voir
Refermer leurs volets dès que tombe le soir
C'est insensé Mesdam’s Messieurs
Faut qu'ils aient des projets drôlement audacieux
Y'a dans leurs yeux comme un prologue
Conclut à ce sujet un fameux psychologue
En s'écriant preuve formelle
Que l'amour fleurit au retour des hirondelles
Que l'amour fleurit au retour des hirondelles



IL Y A DES ANNÉES
Paroles et musique Roger Riffard

Il y a des années
À toi toute abandonnée
Sans trop savoir pourquoi
Je marchais près de toi

Ô miroir des fontaines
Dans les blés de la plaine
Dans les bois parfumés
Toi tu ne me quittais jamais
Toi tu ne me quittais jamais

L’oiseau de nostalgie
Chante au jardin de ma vie
Puisqu’un soir en chemin
Tu m’as lâché la main

Ô vent d’hiver qui sonne
Aux couleurs de l’automne
Je dis que je t’aimais
Toi que j’ai perdue à jamais
Toi qui ne me quittais jamais
Toi que je n’oublierai jamais



L'IMPOSSIBLE FORTUNE
Paroles et musique Roger Riffard

J'exerce un métier qui freine mon départ
Pour la fortune
Car je suis observateur de nénuphars
Au clair de Lune
Compter les écus ça n'est pas mon lot
A part ceux qu'on voit briller sur les flots
Quand la lune paie en rayons comptants
Les Pierrots qui rêv’nt alentours des étangs

J'assume un amour non passé par devant
Monsieur le maire
Car ma femme et moi nous avons plus souvent
Bien mieux à faire
Nous avons le temps de nous préparer
Au discours du maire à l'orgue du curé
Et nous écoutons grillons et crapauds
Joueurs de crécelles et sonneurs de pipeaux

Tels sont mes travaux, telles sont mes amours
Que la vie contient de charmes et d'atours
Dans ces conditions veuillez en convenir
Qu'il est doux de préparer son avenir
Mais pour cela j'ai besoin d'un peu d'argent
J'y consacre mes soins les plus diligents
Quel dommag’ que ma satanée profession
M'empêche toujours de passer à l'action

J'exerce un métier qui freine mon départ
Pour la fortune
Car je suis observateur de nénuphars
Au clair de Lune



L'INCONNUE
Paroles et musique Roger Riffard

Belle inconnue si tu es toujours
La fleur chérie d' ma mémoire
C'est que ton parfum était le plus doux
Qui ait traversé mon histoire

Belle inconnue si tu viens danser
Au violon de ma tête
C'est que nul jupon au vent soulevé
Ne montra de jambes mieux faites

Belle inconnue si je t'ai bercée
Sur les divans de mes rêves
C'est que ton corps blanc était le jardin
Où voulaient tant flâner mes lèvres

Belle inconnue du fond de la nuit
Sur mon bateau je t'appelle
Faute d'avoir su amarrer ma vie
Aux rubans de ta jarretelle



J'AVAIS UN CHAT
Paroles et musique Roger Riffard

J’avais un chat c'était mon p'tit pote
J' m'en foutais qu'il soit pas bien beau
V' là qu’un matin je l’ trouve en compote
Allongé dans le caniveau
Sur le coup j' me sens les guiboles
Tout pareil que de la mie d' pain
Et j' me dis les putains d' bagnoles
Y z'ont bousillé mon copain

Des potes j’en ai eu des ribambelles
Mais quand j' connus l'adversité
Le seul qui m' soit demeuré fidèle
Ben c'est mon minet regretté
C'est pas que j' sois des plus marioles
Il m’arriv' toujours un pépin
À preuv' que les putains d' bagnoles
Y z'ont boussillé mon copain

Au ciel des chats te voilà mon frère
En train de bequ’ter du poulet
On dirait pas que la s'maine dernière
Tu partageais mon brignolet
Faut pas s'attendre à c' qu'y rigole
Si j' peux le choper au grappin
Le zigomar de la bagnole
Qui m'a bousillé mon copain

L'hiver s'amène et quand le vent miaule
On dirait quelqu'un dans la nuit
Qui voudrait grimper sur mon épaule
Et qui n' peut pas c'est ça l'ennui
Mêm' qu'y me trott' par la boussole
Des gaspards gros comm’ des lapins
Depuis que les putains d' bagnoles
Y z'ont bousillé mon copain
Mon p'tit copain



LA JAVA DE VENT D'AUTOMNE
Paroles et musique Roger Riffard

Une rousse mélancolie
Prend mon coeur pour un promenoir
Tant j’ai l’ souci que tu m'oublies
Quand je suis deux jours sans te voir
Et si l'espoir que tu m'apportes
Était un piège qu'on me tend
Voilà qu'on signale aux étangs
Un premier train de feuilles mortes

Le vent d'automne nous attend
Le vent qui vadrouille sans trêve
Poussant les feuilles et les rêves
Vers des hasards inquiétants

L'hirondelle nous abandonne
Le soleil dit salut bonsoir
Ils s’en vont tous à Barcelone
Quand je suis deux jours sans te voir
Ne pense pas que je soupçonne
Quelques défauts dans tes discours
Mais on a vu maintes amours
Périr au fouet du vent d'automne

Le vent d'automne nous attend
Le vent qui vadrouille sans trêve
Poussant les feuilles et les rêves
Vers des hasards inquiétants

Pêle-mêle battant de l'aile
La java des papillons noirs
Tourne tourne dans ma cervelle
Quand je suis deux jours sans te voir
Qu'il faudra vaincre de misères
Pour sauver notre amour naissant
Car le vent d'automne est puissant
Comme la langue des commères

Le vent d'automne nous attend
Le vent qui vadrouille sans trêve
Poussant les feuilles et les rêves
Vers des hasards inquiétants



LA JAVA DU SOLITAIRE
Paroles et musique Roger Riffard

J' vais souvent au bal musette
Mais je reste à la buvette
Où c' que j'écluse un calva
En écoutant la java
J' vois se trémousser les couples
Que ça m’en coupe le souffle
Et j' me dis en m'attristant

J' voudrais bien en faire autant
Car je ne sais pas danser la java
Celle qui trotte qui vire et qui va
Qu' ce soit la brune
Qu' ce soit la bleue
Je la dans’ d'une manièr’ lamentable
(u)
Ble

C'est pas pour des clopinettes
Qu' les julos et les nénettes
Jouent d' la hanche et du tibia
Aux accents de la java
Attablé devant mon verre
Je vois leurs gestes pervers
Et je pense avec émoi
Qu’ils iront s’aimer sans moi

Car je ne sais pas danser la java
Celle qui trotte qui vire et qui va
Qu' ce soit la brune
Qu' ce soit la bleue
Je la dans’ d'une manièr’ lamentable
(u)
Gi

Au guinche de la Roquette
Je peux voir de ma banquette
Bondir la grande Lucia
Dans l'enfer de la java
On l'appelle la couleuvre
Pour ses pompes et ses oeuvres
Mais question de l'inviter
Moi j'ai toujours hésité

Car je ne sais pas danser la java
Celle qui trotte qui vire et qui va
Qu' ce soit la brune
Qu' ce soit la bleue
Je la dans’ d'une manièr’ lamentable
(u)
Zou

La Marie des épinettes
Se mélange les gambettes
Avec Bébert le puma
Dit le roi de la java
Bébert n'est pas manchot pour
Les rendre folles d'amour
Et gagner tous les samedis
Son voyage en paradis

Car lui il sait très bien danser la java
Celle qui trotte qui vire et qui va
Sacré Bébert
C'est un chanceux
Il la dans’ d'une manière efficace
(u)
Comme ça


JOJO DU MAGENTA
Paroles et musique Roger Riffard

Par un soir de printemps Jojo-du-Magenta
À Mimi-de-Charonne offrit le cinéma
Cependant qu’il murmurait d’un air attendri
Comme quoi j’aim’rais bien que tu soy’s ma souris
Il faut dir' que ce gnard était un vrai verjot
Attendu que Mimi en pinçait pour Jojo
Il put s’en assuré par un test positif
Une nuit du côté des fortifs

L’amour ça rôde partout
Ça hèle n’importe où
Sous les buissons dans les faubourgs
Autour des petits fours

Car pendant ce temps là Oscar-de-la-Timbale
Pour Virginie-du-Pin tournait le madrigal
Et ce petit jeu conduit à certains écarts
Ma Virginie par ci par là mon cher Oscar
Les v’là pris comme on dit dans des liens plus étroits
Et du fait que de deux ils seront bientôt trois
Par-devant le curé de Filbur'-les-Essieux
Ils deviennent Madame et Monsieur

L’amour peut mettre d’accord
Les gens du même bord
Aussi vrai qu’il peut affilier
La baronne au plombier

D’Oscar et Virginie naquit Éléonore
Quand Jojo et Mimi produisirent Totor
J’en conclus que Totor atteignit ses vingt ans
Au moment qu’Éléonore en faisait autant
Ces enfants sont d’abord devenus compagnons
À l’occas’ de l’exposition du champignon
Ils se mirent en ménag' subito presto
Vers la fin du salon de l’auto

L’amour confond les milieux
Il unit deux par deux
Ceuss's de la haute au populo
C’est ça qu’est du boulot



LOULOU DE LA VACHE NOIRE
Paroles et musique Roger Riffard

Mam'zell' Loulou de la vach’ noire
Porte des bijoux de bazar
Mais l’en a d’autres sous la robe
Qu’on dirait l' musée des beaux arts

V'là l' printemps qui s’amène
Drapé dans l’or de son genêt
Y' en a pour deux à trois semaines
D' ici que la fleur soit fanée

Mam'zell' Loulou de la vach’ noire
Ne s’habille pas de satin
Mais le tissu de sa chair tendre
N’a point d’égal sûr et certain

V'là l' printemps qui s’avance
Avec sa botte de muguet
Mais les promeneurs du dimanche
Ont mis les grelots en bouquets

Mam'zell' Loulou de la vach’ noire
Aura seize ans ce mois de mai
Or elle en a vingt d' savoir-faire
Pour embrasser son bien-aimé

V'là l' printemps qui s'apprête
À sentir la violette au bois
Mais l’arriv' malheur aux fleurettes
Quand le vent donne de la voix

On dit que l' vent de la vach’ noire
Chargé des senteurs de Meudon
Aurait dans le cours de l’histoire
Brisé plus d’un’ rose en bouton

V'là l' printemps qui s'empresse
D’ouvrir la fleur du cerisier
Mais comm’ la fleur de la jeunesse
Tout ça n' va point s’éterniser



MADAME IRMA
Paroles Daniel Prévost - musique Roger Riffard / Claude Cagnasso

REFRAIN :
Ah ! Madame Irma madame Irma
Remontez-moi remontez-moi
Le mo- le moral je vous prie
J’ai beaucoup de sou- beaucoup d’ soucis
En ce mo- en ce moment-ci
En ce moment moment précis

Votre soeur est un’ femm’ du monde
Immonde
Votre mèr’ tient une maison
Passons
Vous avez un’ santé robuste
C’est juste
Mais vous aurez le rhum’ des foins
En juin
Vous aurez pour la Pentecôte
Un’ côte
Fêlée sur l’autorout’ de l’ouest
Vers Brest

REFRAIN

Vous recevrez un’ petit’ lettre
Peut-être
Ici je vois de grosses dettes
Mazette !
Un monsieur en jaun’ vous protège
Un piège
Du côté coeur je vois un’ femme
Le drame
Un’ sexagénaire opulente
Des rentes
Son mari est dans la police
Montée

REFRAIN

Vous aurez un’ vie agitée
Notez
Mais vous vous marierez sûr’ment
Pourtant
Je vois 3 enfants dont vous n’êt’s pas
L’ papa
Vous vivrez à cinq dans un’ pièce
À Barbès
Voilà ma visit’ terminée
Payez
Mais comm’ vous n’ savez pas nager
Prenez
Prenez gard’ quand vous longerez
La Seine
Au revoir et à la semaine
Prochaine


MAM'ZELLE GRAND FLAFLA
Paroles et musique Roger Riffard

S'il vous plait m'sieur l'agent
L'hôtel du Palmier d'Argent
Car j'y vais réciter un poème
À mam'zell’ Grand Flafla
Qui s'y trouv' chez son papa
Car je dois vous confier
Que je l'aime
Monsieur l'agent
Monsieur l'agent
Ah quel zèle singulier
Me presse de rallier
Son brillant escalier

Bonjour m'sieur le portier
Recevez mes amitiés
J' viens tout droit réciter un poème
À mam'zell’ Grand Flafla
Qui est ici chez son papa
Car je dois vous confier
Que je l'aime
M'sieur le portier
M'sieur le portier
Soyez cent fois remercié
J' vais bien essuyer mes pieds
Pour gravir l'escalier

Bonjour m'sieur l'intendant
Quell’ bell’ journée de printemps
J' voudrais réciter un poème
À mam'zell’ Grand Flafla
Dont vous servez le papa
Car je dois vous confier
Que je l'aime
M'sieur l'intendant
M'sieur l'intendant
Du temps que vous l'appeliez
J'attendrais sur le palier
En haut de l'escalier

Bonjour m'sieur Grand Flafla
Sans chichi ni tralala
J' viens céans réciter un poème
À mam'zell’ votre enfant
Dont je vous fais compliment
Car je dois vous confier
Que je l'aime
M'sieur Grand Flafla
M'sieur Grand Flafla
Je vous jug’ bien familier
De me pousser du soulier
Au bas d' votre escalier



LA MARGELLE
Paroles et musique Roger Riffard

Aux douze coups de minuit
Ma femm' tomba dans un puits
Depuis lors époux fidèle
Je soupir’ sur la margelle
Et pour tromper mon chagrin
Je fredonne ce refrain
Ah si j'avais une corde
Eperdu d' miséricorde
J' crois que rien n' pourrait m'empêcher
D' m'en allé-er la re-epêcher

Je ne mange plus depuis
Qu'elle baigne au fond d' ce puits
Et je veille en sentinelle
Sur le bord de la margelle
Mais sans vouloir me vanter
Je me dis en vérité
Que si j'avais une échelle
Brûlant d'amour pour ma belle
J' m'en irais sans plus de discours
Rapidement lui porter secours

Qu'on me donne un prompt appui
Gémit-elle au fond du puits
Et moi redoublant de zèle
Assis près de la margelle
Je lui chante doucement
Pour apaiser son tourment
Ah si j’ possédais un treuil(le)
J'évit’rais un triste deuil(le)
Car je saurais n'en doute pas
T'épargner ce pénible trépas

Puis jugeant que je ne puis
L'abandonner dans ce puits
De temps en temps je l'appelle
Penché par d'ssus la margelle
D'ailleurs j' me fais un devoir
De n' point perdre tout espoir
Preuv’ que les gens secourables
Sont précieux pour leurs semblables
Et les assistent sans faiblir
Jusques à leur dernier soupir



LA MARGELLE ( version Anne Sylvestre )
Paroles et musique Roger Riffard

Aux douze coups de minuit
Mon homm' tomba dans un puits.
Depuis lors épous’ fidèle
Je soupir’ sur la margelle
Et pour tromper mon chagrin
Je fredonne ce refrain
Ah si j'avais une corde
Eperdue d' miséricorde
J' crois que rien n' pourrait m'empêcher
D' m'en allé-er le re-epêcher

Je ne mange plus depuis
Qu'il marine au fond de c’ puits
Et je veille en sentinelle
Sur le bord de la margelle
Mais sans vouloir me vanter
Je me dis en vérité
Que si j'avais une échelle
Brûlant d'amour éternel
J' m'en irais sans plus de discours
Rapidement lui porter secours

Qu'on me donne un prompt appui
Gémit-il au fond du puits
Et moi redoublant de zèle
Assis’ près de la margelle
Je lui chante doucement
Pour apaiser son tourment
Ah si j’ possédais un treuil(le)
J'évit’rais un triste deuil(le)
Car je saurais n'en doute pas
T'épargner ce pénible trépas

Puis jugeant que je ne puis
L'abandonner dans ce puits
De temps en temps je l'appelle
Penchée par d'ssus la margelle
D'ailleurs j' me fais un devoir
De n' point perdre tout espoir
Preuv’ que les gens secourables
Sont précieux pour leurs semblables
Et les assistent sans faiblir
Jusques à leur dernier soupir



LE MENDIANT
paroles Roger Riffard (et Jean-Claude Amara ?) - musique Roger Riffard

Quand Toto (??)
La résidenc’ d’été
Les pieds dans les pantoufles
Le crack de la mistoufle

(??)
(??)
Les oiseaux peuv’nt chanter
On s’ fout d’ les écouter
Le banal quotidien
Les huit heures de turbin
Parfois en fin d’ semaine
La gât’rie à Maimaine

(??)
Surtout pas penser d’ trop
Des fois qu’ les besogneux
Voudraient ouvrir les yeux

Moi l’ vagabond chanteur
Je vous fais chaud au coeur
Esgourdez mes romances
Et r’tombez en enfance

(??)
J’ vous l’ dis la vie est brève
Otez donc vos oeillères
Avant le cimetière

Alors toujours chantant
Hiver comme printemps
(??)
Au vent je déambule

M’ssieurs dames à vot’ bon coeur
Financez le chanteur
Qui sait
(??)
Justice et liberté



LE MIRAGE
paroles Roger Riffard / Lise Médini - musique Lise Médini

Quelle nuit de juillet tout d'étoiles clouée
Quelle moisson tendue sur le métier des champs
Présenterait plus d'or qu'à tes moindres couchants
Ton buste ruisselant de tresses dénouées

REFRAIN

Tu n'es peut-être qu'un mirage
Un piège que l'amour me tend
Tu n'es peut-être qu'une image
Et pourtant et pourtant

Quelle flaque de pluie au creuset d'un basalte
Serait plus transparente au retour du soleil
Que ton regard d'un bleu probablement pareil
A celui de l'ondine écueil du pêcheur balte

REFRAIN

Autour de quelle rose auprès de quel troène
Flotte un plus doux parfum que celui de ton corps
Et l'on ne sait dans quel maritime décor
Ta voix n'égalerait le chant de la sirène

REFRAIN

Il en est de ta robe ainsi que d'un rivage
Ou viennent s'échouer les plus savants esquifs
Tellement ton orgueil y sème de récifs
Pour défendre l'accès de ton sable sauvage
Mais peut-être n'es-tu qu'un insolent mirage

 


MON BATEAU
Paroles Daniel Prévost - musique Roger Riffard / Claude Cagnasso

Mon bateau s'appelle “coule pas”
J'en fais mon mea culpa
Quand je vais pêcher la raie
Je n' chante pas miserere
Mais sur les flots en furie
J'entonn’ mon air favori

Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Vive le Mont-Blanc
Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Et ses vaches à lait pom pom pom

Quand le soleil brille en mer
J'apparais nu comme un ver
C'est un moyen excellent
Pour attirer le merlan
C'est une idée lumineuse
Pour des pêch’s miraculeuses

Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Vive le Mont-Blanc
Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Et ses vaches à lait pom pom pom

J'ai emm’né ma soeur Olga
Elle m'en a fait du dégât
Elle s'est bien mise en cal’çon
Pour séduire le poisson
Mais son coeur s'est enflammé
Pour les yeux d'un scaphandrier

Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Vive le Mont-Blanc
Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Et ses vaches à lait pom pom pom

J'ai jeté ma soeur à l’eau
En pâture au cachalot
Plus le rude travailleur
Qui s'accrochait à ma soeur
La bête a tout dévoré
Mais n’a rien pu digérer

Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Vive le Mont-Blanc
Yo laï laï ti-i-i-i, laï ti di-o-o-o
Et ses vaches à lait pom pom pom

J'ai vendu le cachalot
Dans un petit caboulot
Et j'ai fait de cet argent
Un usage intelligent
Puisque me voici enfin
Au coeur du pays alpin

Souquez fort les p'tit gars
Y' a un tonneau à boire
Souquez fort les p'tits gars
Y ' a un tonneau à boire pom pom pom
Yo laï laï ti-i-i-i
Yo laï laï ti-i-i-i



MON COPAIN D’ESPAGNE
Paroles et musique Roger Riffard

Mon copain qui revenait d'Espagne
M'a dit d'un air bizarre
Sur l' quai d' la gare
D'Austerlitz
Ah mon vieux quel pays de cocagne
Que la sauvage Espagne
En ses rudes montagnes
Et ses chaudes campagnes
C'est inouï

À ces mots transporté d'enthousiasme
À mon copain Érasme
J'ai tenu ce propos
Vite vite je brûl’ que tu m'expliques
C'te noble et magnifique
Péninsule ibérique
Moi qui n'ai fait sur mon vélo
Que l' tour de Suresnes-Puteaux
Olé

Mon copain qui revenait d'Espagne
Caramba qu’il s'exclame
Sur l' macadam(e)
D'Austerlitz
Ah mon vieux il n'y a rien de plus chouette
Qu' l' chant des castagnettes
Que les espagnolettes
Brandiss’nt au-dessus d' leurs têtes
C'est inouï

À ces mots transporté d'enthousiasme
À mon copain Érasme
J'ai tenu ce propos
Vite vite je brûl’ que tu m'expliques
C'te noble et magnifique
Péninsule ibérique
Moi qui n' connais d'autres horizons
Que les toits d’ la Garenn’-Bezons
Olé

Mon copain qui revenait d'Espagne
M'a dit faut que j’ t'instruise
Sous la marquise
D'Austerlitz
Ah mon vieux tout n'est que rigolade
Auprès des corridas de
La ville de Grenade
Où c’ qu'y a des sérénades
C'est inouï

À ces mots transporté d'enthousiasme
À mon copain Érasme
J'ai tenu ce propos
Ah mon frère tu parles comme un livre
Et ton discours m'enivre
Moi qui rougis de vivre
Dans ce pays sans intérêt
Qu'on nomme Levallois-Perret
Olé



LA MONNAIE DU COEUR
Paroles de
Roger Riffard et musique de Max Rongier

Y a des zigotos
Qui n’ont point d’auto
Pour aller à Toronto
Et vous Monsieur Pétrolac
Dans votr' sacrée Cadillac
Vous y v’là rendu comm’ dans un hamac

Y en a sur les routes
Des paumés qui doutent
Où j’ vas-t-y casser la croûte
Et vous Monsieur Brochalard
À vous l’ faisan de caviar
Et le whisky à gogo dans les bars

Y a des purotins
Qui feront tintin
Pour une tombe à Pantin
Mais vous Monsieur L’Abondance
Vous avez r’tenu d’avance
Un joli petit caveau Renaissance

Allez vous fair’ voir
Monsieur Gros-Avoir
Vous vos fiefs et vos manoirs
Je vous dépasse en richesse
Et contre l’or de ma caisse
Un’ fill’ m’a fait le don de sa jeunesse

V’nez pas vous frotter
À ma Dorothée
Vous pourriez la dégouter
Car cet objet de valeur
Apprenez-le Monseigneur
Ne s’obtient ne s’obtient ne s’obtient qu’avec la monnaie du cœur


LA MORT DU COLONEL
Paroles et musique Roger Riffard

Sur l'eau de l'étang court un vaste frisson
Une ombre se glisse au-dessus des maisons

Quel est celui qui vient par là
Tenant une faux dans sa main
Celui qui vient et puis s'en va
Suivant d'étranges chemins

C'est un moissonneur qu'on appelle la mort
En rouges épis il transforme nos corps

Ainsi les gueux et les puissants
Tombent aux moissons que voilà
Où le colonel succomba
Parmi des roses de sang



NAPOLI
Paroles et musique Roger Riffard

Les gens de conséquence
S'élancent en choeur vers l'Italie
Ils partent en vacances
En fredonnant d'avance
Napoli Napoli

Les gens de conséquence
N'engendrent pas la mélancolie
Ils font la révérence
Au ciel d'Île de France
Pour joindre Napoli

Ils sont dans l'insouciance
Qu'ils en ont de la chance
Les gens de conséquence
La mandoline li-
-vre leurs corps en folie
Aux nuits de Napoli

Les gens de mon espèce
Habitent la Porte d'Italie
Une malchance épaisse
Les retient sans cesse
Très loin de Napoli

Les gens de mon espèce
Dans un soupir de mélancolie
S'en vont comme à grand-messe
Aux phonos des kermesses
Rêver de Napoli

Sans espoir que renaisse
La fleur de la jeunesse
Les gens de mon espèce
Sont morts ensevelis
Avant d'avoir ralli-
-é l’ port de Napoli
Napoli
Napoli



LES NUAGES
Paroles et musique Roger Riffard

Les jolis nuages blancs
Qu’on voit se promener dans le ciel d’un pas nonchalant
Sont les ail’s des p’tit bateaux
Qui pêchaient la sardine et qui ont chaviré sous les flots

Les p’tits bateaux
À tire-d'aile
S’en vont là-haut
Avec nos regrets éternels
Naviguer dans les portes du ciel

Les jolis nuages roses
Qu'on voit mousser au vent abritaient de bien douces choses
Sont les rob’s des fiancées
Trouvées mortes un beau jour pour avoir été délaissées

Les fiancées
Au coeur fidèle
S'en vont danser
Coiffée de lys et d'immortelles
Pour entrer dans les couvents du ciel

Les jolis nuages bleus
Qui passent fièrement et marchent en colonn’ deux par deux
Sont les tuniqu’s enrôlées
Des p’tits soldats du roi morts au beau milieu d’ la mêlée

Le p’tit soldat
Pleurant sa belle
Prend son barda
Et s'en va l'arme à la bretelle
Défiler sous les portes du ciel
(ad libidum)



L'OISEAU NOIR
Paroles et musique Roger Riffard

J'ai rencontré l'oiseau noir
Il clopinait sur l’ trottoir
À la sortie du métro
Juste en fac' du p'tit bistro
Il a poussé simplement
La port’ de l'établissement
C'était la tombée d’ la nuit
J' m'ai introduit derrièr' lui

V'là qu'arrivés au comptoir
Il m' dit quek' tu paies à boire
Si on se j’tait un alcool
Y a qu'avec ça qu'on rigole
Sûr qu'il était pas bien beau
Avec sa tronch’ de corbeau
Et son plumage mité
Qu'il porte en éternité

On a pinté au whisky
Au cognac et tout l' fourbi
Puis il s'est mis à pleurer
Un genr’ de miserere
Il m' dit nous on s' comprend bien
Faudra qu'on resserr’ nos liens
Moi j' suis qu'un pauvr’ sans abri
Toi tu m' parais mieux loti

J' te propos’ quek chos’ d'honnête
J' vais habiter dans ta tête
De là je te croasserai
Des chansons plein’s d'intérêt
Ça t' rappell’ra mon Toto
Que t'as saigné au couteau
Le coeur d’ la femme que t'aimais
Et qu' tu n’ reverras jamais

On est r'parti au matin
Avec cet enfant d' putain
Et j' m'ai aperçu alors
Qu'il m'était rentré dans l' corps
Peut-êtr’ bien par les trous d' nez
J' l'entendais qui bourdonnait
On n’a pas fini olé
Pas fini de rigoler
(ter)



LES PÂQUERETTES
Paroles et musique Roger Riffard*
Les pâquerettes les marguerites
Dans la prairie servent d'ombrelles
Servent d'ombrelles
Aux cantharides
Aux cantharides
Aux coccinelles
Jolis insectes
Que la mort guette
Restez sous la douce fleurette
Pour échapper au bec avide
De l'hirondelle insecticide
De l'hirondelle insecticide

Les pâquerettes les marguerites
Dans tous les temps furent la manne
Furent la manne
Des vaches rousses
Des vaches rousses
Des montagnes
Dieu vous bénisse
Bonnes génisses
Ruminez la douce fleurette
Afin que votre lait abonde
Dans toutes les crèches du monde
Dans toutes les crèches du monde

Les pâquerettes les marguerites
Sont témoins d'amours printanières
Oui printanières
Mais illicites
Mais illicites
Et buissonnières
L'heure rêvée
Est arrivée
D'effeuiller la douce fleurette
Et de froisser l'herbe jolie
Passionnément à la folie
Passionnément à la folie

Les pâquerettes les marguerites
Ornent par un soin charitable
Très charitable
Ornent la tombe
Ornent la tombe
Des pauvres diables
Ceux-ci du reste
Pour ce beau geste
Remercient la douce fleurette
Et la tiennent en grande estime
Et l'embrassent par la racine
Et l'embrassent par la racine



LA PETITE MAISON
Paroles et musique Roger Riffard

Je n'aurai pas de p'tit’ maison
Pour y chanter mes p'tit’s chansons
J' les chanterai sur les chemins
Comme c'est écrit dans l' creux d' ma main
Les habitants des p'tit’s maisons
Se dis’nt entre eux
Que j' suis un paresseux
Ils n'ont pas tort les habitants
Des p'tit’s maisons où l'on s' plait tant

Je n'aurai pas de p'tit jardin
Pour y cueillir des prun’s d'Agen
J' les cueillerai sur les sentiers
Si par hasard j' trouve un prunier
Les jardiniers des p'tits jardins
Se dis’nt entre eux
Que j' suis un paresseux
Ils n'ont pas tort les jardiniers
Des p'tits jardins qui font rêver

Faut’ d'avoir des économies
J' rendrai pas l'âm’ dans un bon lit
Je la rendrai à l'hôpital
Sur un mat'las municipal
Les possesseurs d'économies
Se dis’nt entre eux
Que j' suis un paresseux
Ils n'ont pas tort les économes
Qui s' paieront de jolies couronnes

Pour jouir d'un certain confort,
Orner sa vie d'un’ douce mort
Il faudrait beaucoup travailler
Moi j'ai pas pu m'y habituer
Les jouisseurs d'un certain confort
Se dis’nt entre eux
Que j' suis un paresseux
Ils n'ont qu'un tort les gens actifs
C'est de n' rien fair’ pour les oisifs
C'est de n' rien fair’ pour les oisifs



LES P’TITS TRAINS
Paroles et musique Roger Riffard

Sur les quais les quais des gares
Les p'tits trains sont à l’amarre
Les p'tits trains en trois bonds
Sont au bout de l'horizon
Moi je rest’ sur l' quai des gares
À les suivre du regard

Sur les quais des gares grises
Y a des gens chargés d’ valises
Les p'tits trains en trois bonds
Les conduis’nt à l'horizon
Moi j'agite mon mouchoir
Question de leur dire au revoir

J' suis le balayeur qu'on voit
Balayant le long des voies
Les p'tits trains en trois bonds
Sortent de mon horizon
Où c' qu'ils peuv’nt bien fich’ le camp
Que j' me dis en balayant

Ils s'en vont vers des pays
Pleins de blés épanouis
Les p'tits trains en trois bonds
Parvenus à l'horizon
Sifflent des airs guillerets
Par les champs et les forêts

Quand ce s'ra l'enterrement
De mon cousin Ferdinand
Les p'tits trains en trois bonds
M'emmèn’ra vers l'horizon
Ca m' fera trois jours d' vacances
Je m’en réjouis d'avance

J' suis le balayeur qu'on voit
Balayant le long des voies
Les p'tits trains en trois bonds
Sortent de mon horizon
Où c' qu'ils peuv’nt bien fich’ le camp
Que j' me dis en balayant



PLAIES D’AGENT
texte de Roger Riffard

Hé confrère
Je suis l'agent Bedebois
Et toi l'agent Banlair
Dit un jour
Dans un car
A son copain
Un agent blagueur
A ce trait
D'autres agents
Se montrent très contents
Et rigolent
Et sautent de joie
Et se tapent la cuisse
Et se bourrent de bourrades
Les bougres de bourres
Et brandissent
Leurs bâtons blancs
Et s'en assènent des coups violents sur la tête
Et se tiennent les côtes
Bref se réjouissent
De plus en plus musculairement
Vu ceux qui comprennent maintenant
Avec du retard sur les intelligents
Si bien qu'enfin
Tous participent
Tous se tabassent sans frein
Tous meuglent et s'agitent
En échangeant
(selon une boutade ultérieure du sergent)
Beaucoup de pruneaux d'agents



RENDEZ-MOI MON CHEVAL
Paroles et musique Roger Riffard

Quelqu'un d'ici a-t-il vu mon ch'val
J' l'avais attaché près du canal
Où sont les homm’s de ce pat'lin
Qu’ont voulu jouer au malin

Malheur à ceux qu'ont piqué mon ch'val
J' vous préviens tous que ça va fair' mal
J' vas taper trois coups dans ma main
D'ici là j' veux r'voir mon bourin

Un' deux trois stop toujours pas d' cheval
Si c'est comm' ça j' vas dev'nir brutal
Et j' m'en vas faire du boudin
Avec vous tous tas de gredins

J'avais pris l' soin d'attacher mon ch'val
Là d'ssus j' m'en vas boire un p'tit cordial
Dans l' saloon du pèr' Mathurin
Pendant c' temps on m' fauch' mon bourin

Dernier délai pour c' qui est d' mon ch'val
J' vas tous vous truffer de ce métal
Qui vous ôt'ra le goût du pain
Dans vos p'tits pal'tots de sapin

Au premier mort j' veux r'trouver mon ch'val
Rentrez les femm's j' vas donner l' signal
Attention feu mais blagu' dans le coin
V'là qu' mon luger ne fonctionn' point

Allons les gars rendez-moi mon ch'val
J'ai d' l'amitié pour cet animal
Pourquoi qu' vous sortez vos gourdins
On va pas s' battr' comm' des crétins

J'ai dans l'idée que c't andouill' de ch'val
Il a bien pu s' noyer dans l' canal
Sûr et certain qu' c'est un vaurien
Mêm' qu'on l'ait pris ben ça n' fait rien

Salut les gars et je mets les gaz
Je vas m'ach'ter un truc d'occase
Quek' chos' comme une vieill' pétrolette
Pour rentrer dans l' Massachusetts



SALUT À TOI DIVIN SOLEIL
paroles Roger Riffard / musique Claude Cagnasso

Quand le soleil se lève à l’horizon
Sur le troupeau qui lentement rumine
Le paysan surgit de sa chaumine
Pour lui chanter cette chanson

Salut à toi divin soleil
Répand ta chaleur salutaire
Arrose de ton sang vermeil
Toutes les moissons de la terre

Soudain surpris par ce chant laudateur
Le poète errant dans l’aube brumeuse
Mêle sa voix claire et mélodieuse
À celle du cultivateur

Salut à toi divin soleil
Répand ta chaleur salutaire
Arrose de ton sang vermeil
Toutes les chansons de la terre

Le vagabond encore ensommeillé
Entend au loin cette double prière
Et s’unissant aux autres comme un frère
Il chante dans le foin mouillé

Salut à toi divin soleil
Répand ta chaleur salutaire
Arrose de ton sang vermeil
Toutes les routes de la terre

Enfin Pataud le bon chien du moulin
Aux accents de ce trio pathétique
De tout son coeur d’animal domestique
S’exprime d’un ton presque humain

Salut à toi divin soleil
Répand ta chaleur salutaire
Vient arroser d’un jet vermeil
Tous les becs de gaz de la terre

J'entends par là les réverbères
Salut à toi divin soleil



TIMOLÉON LE JARDINIER
Paroles et musique Roger Riffard

Clara ma fille d'où rapportez-vous
Tant de brindilles dans vos cheveux fous
Par quelle sorte d'horloge trompée
N'êtes-vous rentrée qu'à la nuit tombée

Voici maman le vent ayant soufflé
Au crépuscule je m'en suis allée
Ramasser la feuille du marronnier
Avec Timoléon le jardinier

Clara ma fille nous apercevons
Quelques désordres parmi vos jupons
Mais par quelle manoeuvre accidentelle
En avez-vous déchiré la dentelle

Voici maman ayant prêté la main
Pour élaguer les ronces du chemin
Je dus aller trop loin dans le hallier
Avec Timoléon le jardinier

Clara ma fille sans épiloguer
Je vous découvre des yeux fatigués
Encore qu'une étonnante lumière
Ce soir s'échappe d'entre vos paupières

Voici maman l'instant nous parut bon
Pour étaler de l'ail et de l'oignon
Et c'est pourquoi je fus dans le grenier
Avec Timoléon le jardinier

Clara ma fille ce zèle nouveau
Qui vous attache à ces rudes travaux
Me semble passer un peu la mesure
Voulez-vous m'en préciser la nature

Voici maman, souffrez que d'aujourd'hui
Je vous puisse être d'un précieux appui
Tant il est vrai que vous vous surmeniez
Avec Timoléon le jardinier



TOI QUI RESSEMBLES
Paroles et musique Roger Riffard

Quand les oiseaux quitteront le quartier
Que deviendra notre belle amitié
Vas-tu partir à l'autre bout des eaux
Toi qui ressembles aux petits oiseaux

Lorsque la fleur touchera le gazon
Courbée au vent de la dure saison
Verrai-je aussi se refermer ton coeur
Toi qui ressembles aux petites fleurs

Déjà la bruine a transi tour à tour
L'oiseau la fleur et le serment d'amour
Et ce qui fut l'honneur de l'été
Au vent du Nord sera vite emporté

Et je n'aurai gagné dans tout cela
Qu'un souvenir de cueillette aux lilas
Et mes deux bras vers ton ombre tendus
Et la tristesse des chiens perdus

Et la tristesse des chiens perdus



TU M’AS PLU
Paroles Daniel Prévost - musique Roger Riffard / Claude Cagnasso

Quand je t’ai fait la cour
Tu avais soif d’amour
Trop seule sur la plage
De ce pays sauvage
Alors tu t’assoupis
Tu t’assoupis
En soupirant tant pis
Tant pis
Mais sous un ciel pareil
Il arrive au soleil
Qu’on se retrouve à deux
En s’écriant tant mieux

Ah ! Combien tu m’as plu
Tu m’as plu tu m’as plu
Ah ! Combien tu m’as plu
Tu m’as plu tout de suite
Ah ! Combien tu m’as plu
Tu m’as plu tu m’as plu
Ah ! Combien tu m’as plu
D’une façon subite

Tu sentais le roussi
Et la moule farcie
Sur la plage dorée
Je t’ai vite adorée
Souviens-toi d’une nuit
Toi d’une nuit
Sur le sable à minuit
Minuit
Tu avais froid aux pieds
J’étais frigorifié
Faudrait un pull-over
La nuit près de la mer

Ah ! Combien tu m’as plu
Tu m’as plu tu m’as plu
Ah ! Combien tu m’as plu
Tu m’as plu tout de suite
Ah ! Combien tu m’as plu
Tu m’as plu tu m’as plu
Ah ! Combien tu m’as plu
D’une façon subite

Tout seul je vais encore
Revoir notre décor
Je pleure sur la dune
À cause de ce rhume
Qui ne me quitte plus
Me quitte plus
Depuis que tu n’es plus
N’est plus
À mon bras mon amour
Car tu as pour toujours
Donné ton coeur à un
Otorhinolaryn-
-gologiste

Et pourtant tu m’as plu
Tu m’as plu tu m’as plu
Et à ce souvenir
Vainement je m’agrippe
Et pourtant tu m’as plu
Tu m’as plu tu m’as plu
Et si l’amour n’est plus
Il me reste la grippe



UN MONSIEUR AUDACIEUX
paroles Roger Riffard - musique Lise Médini

Audacieux
Mais gracieux
Un monsieur
Licencieux
M'a dit vous avez de beaux yeux
(bis)

Dans le temps
D'un instant
Je m'entends
Ripostant
Je n' peux pas vous en dire autant

I' m' répond
Ce fripon
Nous soupons
Chez Dupont
Histoire de n' pas rompre les ponts
(bis)

Ah parfait
Votr’ buffet
Ça me fait
Bien d' l'effet
Dis-je à ce mufle stupéfait

Au rancart
Vos écarts
Mon lascar
Dis-je car
Je n'irais pas dans votr’ jaguar
(bis)

Mais bientôt
Son auto
In petto
S’arrête aux
Abords de la rue Rambuteau

Me voici
Dieu merci
Domici-
-liée ici
Me fit-il d'un ton radouci
(bis)

Par bonté
Acceptez
De monter
Boire un thé
Dans la plus stricte intimité

Damnation
Perdition
Prétention
Pas question
Lui dis- j’ pendant que nous montions
(bis)

Ce nerveux
De morveux
Fait l’aveu
Qu’il me veut
Du bout du pied jusqu'aux cheveux

Et puis quoi
T'nez-vous coi
Vous dégoi-
-sez de quoi
Répliqué-je à cet iroquois
(bis)

Vos façons
Mon garçon
Nous pensons
Qu'elles sont
Des procédés de polissons

Puis si j' m’en
Souviens men-
-talement
Forcément
Il devint soudain mon amant
(bis)

Mais j'eus du moins le sentiment
D'avoir résisté fermement


  Roger Riffard en scène